J’ai cherché un moyen pour expliquer ce que j’ai, ce que je vis, comment m’apprivoiser, m’accepter en tant que telle...comment m’aimer si je ne trouve pas de fil conducteur, de qui je suis, en dessous de tous ces miasmes que mon mental (et mon physique) me fait vivre, expérimenter ma vie. Je vois bien que je réagis différemment, je l’ai toujours su, mais jamais comprise.La bi polarité est complexe...
Et puis…j’ai compris, que dans chaque état, je suis fondamentalement la même…mais juste dans des formes différentes…
Tout comme l’eau…
L’eau parfois coule comme un doux ruisseau, calme et paisible…quand je me sens en équilibre, calme dans ma tête, bon sommeil, une sorte de douceur de vivre…quelques petites vagues à l’âme, mais régulières et stables.
L’eau, avec l’arrivée du feu, de la chaleur, se transforme en vapeur…cela commence par des petites bulles à la surface…tout comme dans mon mental…une soudaine soif…insatiable, une envie d’apprendre à fond, un sujet, un hobby, un intérêt quelconque…je m’y lance à fond…le feu brûle, et je ne vois pas pourquoi d’autres que moi, ne voient pas comment ces sujets sont passionnants, importants, pourquoi on ne s’y intéresse pas autant que moi ? Les émotions sont vives, profondes…le bonheur crie en moi, comme une bulle d’énergie au fond de mon corps, plus besoin de tant de sommeil, je parle plus vite, ne m’arrête plus, soif, soif !! Je me lance à fond dans , par exemple, l’écologie, les manifestations, l’écriture, la couture, la lecture de sujets qui me fascinent, parfois 4 livres en même temps… quelle énergie, quelle puissance, quelle intelligence…
Mais l’eau, tout comme moi, peut se figer…comme de la glace… je deviens plus lente…le corps et le mental, épuisés par ces excès d’émotions et de fascination, perd de son énergie, moins d’émotions, plus de lenteur dans mes réflexions…une vide s’installe…l’eau (moi) petit à petit, se cristallise…la tristesse de cette impuissance face à cette perte du soi…cette perte de contrôle, perte de joie de vivre, se fige petit à petit, jusqu’à, comme heureusement dans de rares cas, se figer autant qu’aucune émotion ne semble plus exister…. Je dors…comme l’eau en attendant le printemps, un peu de chaleur qui ravive la flamme de la passion, du désir de vivre…le ruissellement de l’eau paisible me manque tellement…
Mais, tout comme l’eau, maintenant j’ai compris que c’est cyclique, et que, dans n’importe quel forme je me trouve, au fond, je suis toujours de l’eau…je suis toujours moi…
Je dois apprendre à nager sur mes vagues…je dois apprivoiser mes profondeurs, et calmer le vent, pour que je reste à la surface de moi-même…et parfois, avec une sauvage douceur, mais contrôlée, me laisser monter dans les nuages, comme de la vapeur, mais en me souvenant, que je suis…comme l’eau !